Malgré quelques sursauts, sur l'ensemble des sites dont dispose encore Wachtel, on approche de l'épilogue. Les bases du Westerwald se taisent définitivement le 18 mars et seules les unités installées aux Pays-Bas se maintiennent. C'est de là que part le dernier V1 de l'histoire, le 30 mars à 08 h 00.

En 154 jours, 11 988 V1 ont été tirés en direction des villes belges, dont 5 960 sur la seule ville d'Anvers, soit 3 541 de plus que sur Londres.

Malgré une tentative désespérée pour implanter de nouveaux sites à l'ouest de Münster puis au sud de Wilhelmshaven, Wachtel et son unité se replient sur Hambourg avant leur reddition.

Carte de Hollande  : Au centre sont représentées les deux zones retenues pour l'implantation des bases. Celle à l'est, plus tardivement, sera finalement opérationnelle. Dans la région de Rotterdam se trouvent à la fois les sites qui croisent leurs feux avec ceux de l'Eifel, contre Anvers, et ceux qui reprennent les tirs contre Londres dans le cadre de l'opération « Pappdeckel ».

   Né en 1948, il se passionne dès son plus jeune age pour la Seconde Guerre Mondiale, puis plus précisément pour les fortifications de cette période.

   En 1977, il rédige déjà dans la Gazette des armes, un premier article qui a longtemps fait référence sur les bases de V1. Dans les revues Archéologie Bunker, Le mur et fortifications, il signe ensuite une série d'articles consacrée aux radars allemands, aux batteries "Todt", "Lindermann", Plouharnel" ainsi qu'aux défenses de plages et "Panzertellung". Dans le même esprit, il publie en 1988 un livre récapitulatif des ouvrages cötiers de l'armée de terre (Heer) dits de la série 600. Il réalise par ailleurs de nombreux travaux de dessin pour d'autres publications ou guides e visite, autant en France qu'en Allemagne.

   Le V1, arme du désespoir qu'il publie maintenant chez Lela Presse www.avionsbateaux.com est le fruit de vingt ans de recherche sur l'arme, mais aussi les bases qui ont ....
   Né en 1948, il se passionne dès son plus jeune age pour la Seconde Guerre Mondiale, puis plus précisément pour les fortifications de cette période.

   En 1977, il rédige déjà dans la Gazette des armes, un premier article qui a longtemps fait référence sur les bases de V1. Dans les revues Archéologie Bunker, Le mur et fortifications, il signe ensuite une série d'articles consacrée aux radars allemands, aux batteries "Todt", "Lindermann", Plouharnel" ainsi qu'aux défenses de plages et "Panzertellung". Dans le même esprit, il publie en 1988 un livre récapitulatif des ouvrages cötiers de l'armée de terre (Heer) dits de la série 600. Il réalise par ailleurs de nombreux travaux de dessin pour d'autres publications ou guides e visite, autant en France qu'en Allemagne.

   Le V1, arme du désespoir qu'il publie maintenant chez Lela Presse www.avionsbateaux.com est le fruit de vingt ans de recherche sur l'arme, mais aussi les bases qui ont ....
   Quelques jours à peine après le dernier tir parti de France, et alors que les premiers V2 s'abattent déjà sur la capitale britannique, Wachtel s'installe à Deventer (Pays-Bas). Avec les éléments recomposés de son régiment, il envisage déjà la reprise de l'offensive à partir du triangle Amersfoort, Apeldoorn, Zwolle où sont implantées 16 nouvelles bases. Contre des objectifs continentaux d'une part, et plus symboliquement, contre Londres, d'autre part. Cela passe par une restructuration de son unité qui se trouve amputée d'une Abteilung , reversée à la Flak ferroviaire. Cela suppose ensuite une nouvelle conception des constructions et celles-ci sont plus précisément définies dans un nouveau règlement qui préconise :
    •  Une aire de transbordement
    •  Une aire de stockage pour 20 V1
    •  Une tente de montage et une tente de réglage
    •  Un espace pour le compresseur, le groupe électrogène et le          
        Dampferzeuger
   
•  Une catapulte enfin, réduite à sa plus simple expression
    Cela implique surtout le choix de nouvelles zones de tir en Allemagne
       même :
    •  16 bases dans la région du Sauerland
    •  16 bases dans la région du Westerwald
    Ce qui fait un total de 32 bases à l'est de la coupure naturelle du Rhin, ce qui semble à priori le plus judicieux, compte tenu de l'avancée alliée.
    •  32 bases sont elles, prévues dans le massif de l'Eifel, prolongement naturel des Ardennes mais elles semblent au contraire, plus exposées et surtout, tributaires d'un approvisionnement plus délicat, par les ponts menacés, du Rhin.
    Néanmoins, l'échec de l'opération Market Garden lancée par Montgomery, puis le piétinement américain devant le Westwall vont ouvrir de nouvelles perspectives. Wachtel qui a reçu dans le même temps, l'ordre de préparer 16 bases de l'Eifel et la moitié de celles du Westerwald pour ouvrir le feu contre Anvers, Bruxelles, Mons et Charleroi, peut désormais revoir son dispositif. Ainsi, à la mi octobre, dispose t-il de :
    •  16 bases opérationnelles et 8 de réserve sur la rive gauche du Rhin
    •  32 bases opérationnelles et 16 de réserve sur la rive droite du Rhin
    •  16 bases opérationnelles et 8 de réserve aux Pays-Bas
H   I   V   E   R    4  4 / 4  5
   Ces derniers se trouvent renforcés par l'apport d'unité jusqu'alors placées dans le Sauerland mais dont les tirs auraient menacé la Ruhr , déjà fortement éprouvée. Le 18 octobre, à l'aube, c'est finalement d'une base de l'Eifel que s'envole le premier V1. Ce jour là, 13 bombes volantes sont tirées, soit à peine plus que pour le 12/13 juin en France. La cible initiale est Bruxelles mais l'objectif principal demeure Anvers, ville qui abrite la 1ere armée américaine et surtout, un port qui permet l'approvisionnement plus rapide des Alliés. C'est ce qui distingue Londres, objet de représailles, et Anvers, prise comme cible pour des raisons stratégiques. A la mi novembre, alors que de fortes restructurations viennent secouer le LXV A.K, il est décidé d'abandonner les sites à l'est du Rhin. Aux Pays-Bas, en revanche, à l'intérieur du polygone Hengelo, Zutphen, Deventer, Raalte, Almelo, sont implantées 12 nouvelles bases. Quatre autres sont aussi construites au sud de Rotterdam, permettant de tenir Anvers, à moins de 90 Km , sous un feu croisé. D'une manière générale, les tirs se poursuivent à une bonne cadence, et dès le 12 novembre est lancé le 1 000 e V1 de cette campagne. Avec le tiers des sites qu'il pouvait aligner en été, Wachtel obtient des résultats d'un tiers supérieur. Les tirs avortés ne cessent de diminuer, les cadences d'augmenter, et certaines catapultes tirent jusqu'à 500 V1, soit le triple de ce que peut admettre un tube, en matière d'usure. Les bases sont difficilement repérables et les V1, qui volent à basse altitude développent ainsi leur maximum de puissance au dessus des plaines hollandaises et sont moins détectables. Le 16 décembre, 7 bases des Pays-Bas se joignent à celles de l'Eifel pour appuyer la contre attaque des Ardennes. Au nouvel an 1945, le nombre de 5 000 V1 tirés est largement dépassé. Alors que le 12 janvier est symboliquement tiré le 15 000 e depuis le 12 juin 1944, les bases du secteur de Rotterdam s'apprêtent à ouvrir le feu. C'est un peu « l'arbre qui cache la forêt » et Wachtel doit désormais envisager le retrait des bases de l'Eifel qui cessent leurs tirs le 5 février. Elles le reprennent, mais timidement depuis le Westerwald, une semaine plus tard.
Opération « Pappdeckel » :
A la mi novembre 1944, en même temps qu'étaient construites les bases du sud de Rotterdam, trois autres sites, dissimulés dans les installations portuaires étaient aussi envisagés, mais avec Londres pour cible. La construction de ces sites ne débuta véritablement que le 27 janvier et leur utilisation supposait la mise au point d'un V1 à longue portée (version E1), capable de franchir les 300 Km du parcours. Les tirs, entamés le 3 mars vont se poursuivre moins d'un mois au cours duquel 275 (276 selon les sources) V1 sont tirés. 34 atteignent les côtes de Grande-Bretagne et 13 touchent Londres.

Par Yannick Delefosse

Témoins du passé