Né en 1948, il se passionne dès son plus jeune age pour la Seconde Guerre Mondiale, puis plus précisément pour les fortifications de cette période.

   En 1977, il rédige déjà dans la Gazette des armes, un premier article qui a longtemps fait référence sur les bases de V1. Dans les revues Archéologie Bunker, Le mur et fortifications, il signe ensuite une série d'articles consacrée aux radars allemands, aux batteries "Todt", "Lindermann", Plouharnel" ainsi qu'aux défenses de plages et "Panzertellung". Dans le même esprit, il publie en 1988 un livre récapitulatif des ouvrages cötiers de l'armée de terre (Heer) dits de la série 600. Il réalise par ailleurs de nombreux travaux de dessin pour d'autres publications ou guides e visite, autant en France qu'en Allemagne.

   Le V1, arme du désespoir qu'il publie maintenant chez Lela Presse www.avionsbateaux.com est le fruit de vingt ans de recherche sur l'arme, mais aussi les bases qui ont ....
   Né en 1948, il se passionne dès son plus jeune age pour la Seconde Guerre Mondiale, puis plus précisément pour les fortifications de cette période.

   En 1977, il rédige déjà dans la Gazette des armes, un premier article qui a longtemps fait référence sur les bases de V1. Dans les revues Archéologie Bunker, Le mur et fortifications, il signe ensuite une série d'articles consacrée aux radars allemands, aux batteries "Todt", "Lindermann", Plouharnel" ainsi qu'aux défenses de plages et "Panzertellung". Dans le même esprit, il publie en 1988 un livre récapitulatif des ouvrages cötiers de l'armée de terre (Heer) dits de la série 600. Il réalise par ailleurs de nombreux travaux de dessin pour d'autres publications ou guides e visite, autant en France qu'en Allemagne.

   Le V1, arme du désespoir qu'il publie maintenant chez Lela Presse www.avionsbateaux.com est le fruit de vingt ans de recherche sur l'arme, mais aussi les bases qui ont ....
S   I   T   E   S      L   O   U   R   D   S

    Dès le 3 janvier 1943, avec les premiers lancements réussis du FZG 76, se pose le problème du choix et du nombre de bases à construire en France occupée. Pour le maréchal MILCH, la préparation et le tir de l'arme doivent se faire à l'abri d'énormes Bunkers dont la carapace de béton serait invulnérable aux bombes alliées. Il estime à huit le nombre nécessaire de ces constructions. Le général Von Axthelm estime lui que ces monstres de béton manquent de discrétion et seront rendus inoffensifs par la simple destruction de leur voie d'approvisionnement. Il préconise plutôt 100 bases moyennes, moins repérables, mieux disséminées, multipliant par la même occasion les difficultés de bombardements pour les Alliés. Le 18 juin, GÖRING tranche le débat en décidant la construction de quatre gros Bunkers sous le nom de code Wasserwerk , et de 96 bases plus réduites. 64 d'entre-elles, qualifiées d'opérationnelles doivent être construites pour octobre 1943 et les 32 restantes, considérées comme réserve, pour la fin de l'année. C'est ainsi que dans les départements du Nord, Pas-de-Calais, Somme, Seine-Maritime et Manche s'ouvre fin juillet une centaine de chantiers sur lesquels travaillent 40 000 ouvriers encadrés par l'organisation Todt. Des 96 sites retenus, huit installés dans le Cotentin sont orientés sur Bristol alors que les autres ont pour objectif Londres et bien que leurs cibles soient distinctes, leur conception ne laisse apparaître que des différences mineures. Le volume, la disposition et la composition de ces bases répondent à certaines constantes et à certaines nécessités, mises en évidence lors des entraînements à Zempin. Chaque base comprend au minimum douze types d'ouvrages dans la chaîne de préparation de la bombe volante. Ils peuvent être répartis selon trois fonctions essentielles :

La préparation , avec la plate-forme, le stockage d'attente, le bâtiment de montages préliminaires, l'atelier, le stockage des réactifs, la cuve à eau et la citerne ;

Le stockage , avec les garages coudés dits »en ski » et les abris à détonateurs ;

Le tir , avec le bâtiment amagnétique, la rampe de lancement et le Bunker de tir. A ces ouvrages, parfois en plusieurs exemplaires peuvent s'en ajouter d'autres pour des raisons tactiques, techniques ou géographiques, ce qui porte à 15 ou 20, le nombre de constructions pouvant être disposées sur une surface de 75 000 à 100 000 m² . L'implantation se fait sur un terrain plat ou faiblement accidenté, aux abords de fermes, châteaux ou encore dans les bois. La structure de ces constructions n'a rien à voir avec le caractère « fortification » car les bâtiments ont plutôt une vocation pare-éclats. Les murs, en moyenne de 80 cm d'épaisseur, se composent de deux rangées de parpaings, ce qui évite la pose de coffrage. L'espace est ensuite comblé par du sable et/ou gravier afin d'augmenter l'effet absorbant aux impacts. La circulation entre ces bâtiments se fait sur des pistes bétonnées de 3.00 m , mais plus généralement de 2.00 m de large, composées de dalles de béton d'une épaisseur de 20 cm .Sans vouloir entrer dans les détails, il est cependant possible de définir la fonction essentielle de ces différentes constructions.

1 – La plate-forme  : De 500 à 600 m² , elle permet la circulation et le déchargement des camions ainsi que le transfert des FZG 76 sur les chariots de transport. La manœuvre s'y exécute à l'aide de portiques roulants.

2 – Le stockage d'attente  : D'une longueur légèrement inférieure à 30 m , il s'agit d'une sorte de garage destiné à protéger le matériel de manutention, l'outillage ou éventuellement un FZG 76 en attente.

3 – Le bâtiment de montages préliminaires  : Cloisonné en deux parties dans le sens de la longueur ; l'une est divisée en bureaux alors que l'autre ne forme qu'une seule travée. Dans cette dernière, sur deux postes de travail consécutifs se réalise le montage des plans fixes (excepté les ailes), gouvernes, cônes de nez et tringleries. Après la mise en pression des réservoirs d'air comprimé, le circuit de carburant est alimenté pour un essai moteur et les commandes de navigation sont étalonnées.

4 - L'atelier  : Similaire au précédent, il se compose de trois compartiments essentiels ; le premier abrite le compresseur permettant notamment la mise en pression des réservoirs sphériques du FZG 76. Le second, au centre du bâtiment sert de garage pour le groupe électrogène. Le dernier enfin, comporte deux postes de lavage qui permettent d'accueillir le Dampferzeuger ou générateur de vapeur monté sur roues. Après chaque tir, celui-ci vient y subir un nettoyage minutieux permettant d'éliminer toutes traces de réactifs chimiques.

5 - Le stockage de réactifs ou Stofflager  : Construction semi enterrée, sans fenêtre, composée de deux pièces inégales et rigoureusement indépendantes auxquelles on accède par deux escaliers différents. Ces dispositions s'expliquent par la présence des produits, hypergols qui y sont stockés. Le permanganate de potassium ( Z Stoff ) d'une part et le peroxyde d'hydrogène ( T Stoff ), d'autre part. Destinés à la réaction chimique violente qui préside au catapultage du FZG 76 ils ne doivent évidemment pas être mis en présence prématurément.

6 - La cuve à eau  : Toujours placée à proximité de l'atelier elle contient environ 200 m 3 d'une eau destinée à faire face aux incendies, aux accidents dus aux réactifs ou encore à nettoyer toutes traces chimiques sur les aires bétonnées avoisinantes.

7 – L'abri citerne : Un des plus solides de la base, il abrite deux citernes d'inégales contenances ainsi qu'un sas avec des socles pour groupes de pompage. Il contient une eau distillée ou au moins très douce fournie par des stations de pompage détaillées ci-dessous. Par canalisation enterrée ou sous caniveau bétonné, cet abri citerne fournit le pied de la catapulte pour le rinçage, l'abri à réactifs ( Stofflager ), et bien évidemment l'atelier puisque là s'effectuait, comme nous l'avons vu, le rinçage du Dampferzeuger . Pendant la phase de remplissage de la citerne, quatre évents assurent la ventilation et la décompression.

8 – Le stockage en « ski » : Avec 4.30 m de large sur plus de 80 m de long il est le bâtiment le plus emblématique de la base. Sa forme très longue, terminée par une partie en courbe lui donne, vue du ciel, l'apparence d'un ski couché sur sa tranche. C'est évidemment la raison pour laquelle les Anglais baptisèrent ces bases « ski site » dans leurs opérations de repérage.Prévu en trois exemplaires par base, chaque bâtiment en « ski » peut abriter 7 FZG 76 dans sa partie droite, soit un total de 21 qui correspond à la capacité journalière de tir d'un site.

9 – Le bâtiment amagnétique Richthaus : Ainsi nommé car il ne devait contenir aucune pièce métallique susceptible de nuire au réglage du compas. Par conséquent, sans armature ni ferraillage, mais indispensable dans la chaîne de préparation, il est à la fois le bâtiment le plus important et le plus fragile, ce qui en fait la cible privilégiée des avions alliés. Le Richthaus a aussi pour particularité de posséder son axe principal, rigoureusement parallèle à celui de la rampe. Le FZG 76 y est suspendu puis orienté sur son axe vertical pour réaliser l'asservissement du pilote automatique au compas magnétique, en fonction d'un cap constamment recalculé pour tenir compte des données météorologiques.En sous-sol, ce bâtiment dispose d'une chaufferie avec un calorifère en briques réfractaires, afin de distribuer de l'air chaud sous l'emplacement du FZG 76 en cours de réglage. Il est à noter que les bâtiments amagnétiques du Cotentin ne possèdent pas de chaufferie intégrée, celle-ci se trouve dans un ouvrage indépendant.

10 – Le stockage à détonateurs : Toujours construit en deux exemplaires à proximité du Richthaus ce bâtiment existe en deux variantes identiques dans leur disposition intérieure, à savoir, un petit couloir donnant accès à une niche où sont stockés les détonateurs. Dans leur aspect extérieur, ces deux types de bâtiments sont par contre très différents. Si l'un est totalement apparent, l'autre en revanche est enterré et sa protection est même renforcée par élévation de merlons réalisés avec les déblais.

11 – La rampe de lancement : Sa structure se compose d'un massif de 10.00 m de long, 4.00 m de large et 2.50 m d'épaisseur destiné à l'ancrage de la catapulte. Il se prolonge par huit paires de plots espacés de 5.967 m . Chacun d'eux a une section carrée de 0.90 m de coté et une hauteur qui peut varier en fonction de la déclivité du sol. Cet ensemble est protégé de part et d'autre par un mur de 0.80 m d'épaisseur qui s'élève suivant un angle identique à celui de la catapulte.

12 – Le Bunker de tir : Toujours situé dans l'angle mort gauche de la rampe, il s'agit d'un petit bâtiment qui ne comporte qu'une seule pièce munie d'une embrasure d'observation obturable. C'est bien évidemment de cet endroit qu'était déclenchée la phase finale du lancement.

13 et 14 – Les abris pour le personnel : Semi enterrés, ils sont au nombre de quatre dont trois (type 1) ont une disposition intérieure identique. Un couloir y dessert deux petites pièces d'un côté et une grande chambrée de l'autre. Le quatrième (type 2) s'articule plus comme un ouvrage dédié au commandement avec une pièce centrale sur laquelle convergent cinq salles de différente importance. Ces quatre ouvrages ont cependant en commun un large toit débordant, une tranchée périphérique extérieure, bétonnée ou non, ainsi que de larges ouvertures.Enfin, et bien que leur existence soit limitée à la région nord-est, il faut évoquer ces tunnels type abri antiaérien munis d'une entrée en chicane.

15 – Transformateur : L'alimentation en énergie électrique des bases se fait en courant triphasé 15 000 V à partir du réseau civil. Cela nécessite un transformateur, le plus souvent sur pylône, pour abaisser cette tension et la distribuer en aérien à chaque bâtiment. Sur les sites du Cotentin toutefois, comme pour la chaufferie, il existait une construction spécifique, de conception similaire aux postes civils.

 

Umsetzanlage
Plate-forme
Eingangslager
Stockage d'attente
Montagehalle
Montages préliminaires
Werkstatt / Machinenhaus
Atelier / Groupes
Stofflager
Stockage des réactifs
Wasserbehälter-Zistern
Citerne à eau
Betriebswasser-Zistern
Citerne à eau
Vorratsablager
Stockage en "ski" (3)
Richthaus
Amagnétique
Zünderbunker (2)
Stockage des détonateurs
Abschussrampe
Rampe de lancement
Kommandostand
Bunker de tir
Unterstand - Abri pour le personnel Type 1 (3)
Unterstand - Abri pour le personnel Type 2
Transfo
Transformateur
Organisation eines Feueurstellungsraumes - Plan type d'un site lourd
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Par Yannick Delefosse

Témoins du passé