Alors que les Alliés s'acharnent sur les sites dits en « ski », une note de l'Oberst Walter, en date du 18 février 1944 confirme l'intention de construire 64 nouveaux Modifizierte Bauweise ou sites dits modifiés. Il en résulte une restructuration complète du dispositif en :
• Stellung Système I (Système de base 1) qui comprend les 64 sites lourds opérationnels
• Stellung Système II qui reprend les 32 sites lourds de réserve auxquels s'ajoutent les Modifizierte Bauweise voulus par le général Heinemann dès son arrivée à la tête du LXV. AK
• Stellung Système III qui, avec des Weiter Vereinfachte Stellungen , sites encore plus simplifiés envisage d'étendre le déploiement au secteur compris entre Le Havre et le Cotentin ainsi qu'en Flandres belges.
L'ensemble de ce dispositif pouvait donc virtuellement atteindre 489 emplacements, abstraction faite des sites lourds Wasserwerke.
Les sites modifiés se distinguent par simplification du modèle précédent et par la suppression des bâtiments jugés trop repérables. La conception type baraquement se substitue le plus souvent aux ouvrages en parpaings. Lorsque ces derniers subsistent leur toiture est généralement réalisée à partir de rondins prélevés sur place, juxtaposés, puis recouverts d'un revêtement bitumineux et d'une couche de béton maigre. Bien que nous ayons pris le parti de n'étudier que la première version de ces sites (janvier 1944), il faut préciser qu'ils ont été déclinés en quatre modèles principaux par une simplification constante qui mènera à des réalisations type « ouvrages de campagne »(Hiver 1944/45). Construits dans une plus grande discrétion, en ne faisant que très peu appel à la main d'œuvre locale, l'existence de ces sites ne fut découverte par les Alliés que le 27 avril 1944.
La chaîne de préparation du FZG 76 étant par définition, constante, les ouvrages destinés à sa préparation se retrouvent donc dans un ordre similaire.
Plate-forme – Umsetzanlage : Parfois directement installée sur le chemin d'accès, et bien que de dimension plus réduite, elle conserve sa raison d'être puisque les FZG 76 arrivent sur des camions et remorques dont il faut assurer le déchargement. Les engins en attente de montage sont ensuite dispersés sous les ombrages, ou le cas échéant dans les granges ou garages environnants.
Plate-forme de montage : De 20.10 m par 7.80 m , elle reprend dans l'esprit la disposition du Montagehalle avec un espace de circulation desservi par une boucle bétonnée. Le plus souvent avec muret périphérique, elle est entourée de réservations dans lesquelles sont fichés des poteaux permettant de supporter une structure type baraquement.
Le Garage – Abri compresseur : Bien souvent attenant à la plate-forme d'accueil, il se présente sous la forme d'une alvéole parfois percée d'embrasures de défense. Une large porte peut laisser le passage au compresseur sur remorque, au Dampferzeuger ou encore aux éléments de lancement, pour maintenance ou réparation.
L'atelier : Il ne conserve de l'ancien que la partie destinée au rinçage des Dampferzeuger, à la disposition et aux dimensions intérieures absolument identiques. Contrairement à son prédécesseur il peut lui aussi être percé d'embrasures de défense rapprochée. Un gros tuyau traversant la paroi arrière, dans l'axe de chaque poste permet le passage des conduites d'eau de rinçage.
Le garage pour groupe électrogène : De dimension réduite et surtout bas de plafond, il remplace la partie centrale de l'ancien atelier de site lourd et abrite un groupe électrogène sur roues. Il peut lui aussi être percé
d' embrasures pour la défense rapprochée.
Il est à noter que sur certains sites, l'atelier ainsi que les garages pour compresseur et groupe électrogène sont parfois groupés en un seul bâtiment .
Réserve d'eau : Elle a totalement disparu au profit de plusieurs petites cuves réparties sur la surface du site. Celles-ci peuvent être de formes et de dimensions très différentes.
T et Z Stofflager : D'abord identique à celui des sites lourds mais avec des murs de plus faible épaisseur, il est rapidement conçu en deux ouvrages différents qui conservent strictement les côtes intérieures de l'ancien. Comme lui il possède des puisards d'évacuation des éventuelles fuites.
La plate-forme amagnétique - Richtbau : Radicalement débarrassée de sa lourde maçonnerie, elle conserve des cotes et une disposition au sol pratiquement identique. Comme la plate-forme de montage, elle est entourée de réservations dans lesquelles sont fichés des poteaux permettant de supporter une structure type baraquement. L'absence de l'arc porteur est compensée par un portique mobile orienté sur une douille placé au centre de l'arc de réglage . Le Richtbau conserve donc toutes ses fonctions et son importance mais devient une cible infiniment moins vulnérable.
Stockage à détonateurs : Dans un premier temps, absolument identique à l'ancien, mais avec des murs de plus faible épaisseur. Par la suite il se réduira à une simple niche souvent logée dans un talus et même à une simple tranchée couverte d'une bâche.
La rampe de lancement : Elle subit non pas une évolution, mais la simple suppression de ses murs de protection. Son utilisation en terrains plus variés, notamment à contre-pente lui fait aussi prendre des formes différentes. Jusqu'à 5% de pente, les plots sont souvent jumelés sur des hauteurs variables. Au-delà, mais plus rarement ils peuvent se transformer en portiques bétonnés.
Le Bunker de tir : Il prend paradoxalement une conception plus élaborée que celle de son prédécesseur, sous la forme d'un octogone dont trois facettes sont percées d'une embrasure ne laissant plus seulement voir le poste de départ du FZG 76 mais également les abords de la plate-forme et l'extrémité de la catapulte. Ce paradoxe prendra rapidement fin avec l'apparition d'un Bunker rectangulaire, de faible épaisseur et munie d'une toiture à simple pente, dernière construction avant la transformation pure et simple en ouvrage de campagne avec rondins et sacs de sable.